Le sommeil des justes 8 - Obscurantisme by Anderson Toni

Auteur:Anderson, Toni [Anderson, Toni]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Mystery, Suspense, Policier
ISBN: 9781988812922
Éditeur: Toni Anderson
Publié: 2022-05-08T22:00:00+00:00

Chapitre Dix-neuf

Son téléphone portable bipa pour lui indiquer qu’elle avait reçu un message alors qu’elle se dirigeait vers le Whitehaven Trail de Dumbarton Oaks Park. Il faisait encore sombre. Elle n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps et la pression de vivre une double vie commençait à se faire sentir.

Elle avait hâte que le subterfuge soit terminé, de pouvoir délivrer son dernier message et de commencer ouvertement le combat. Elle était impatiente de révéler qui elle était et de célébrer ses réalisations avec les milliers de personnes qui pensaient comme elle. C’était un appel à l’action que les siens reconnaîtraient. Le gouvernement fédéral avait volé la république au peuple. Le peuple allait la récupérer.

Elle ralentit pour lire le SMS au cas où il aurait un lien avec sa mission de la matinée.

Un lien Internet apparut. Une image se téléchargea lentement. Elle s’arrêta, haletant dans l’air froid alors que se révélait la photographie d’une ferme incendiée. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles comme une chambre d’écho. Il ne restait plus rien du bâtiment, sauf deux cheminées à l’aspect instable, dont les braises fumaient encore sous les lumières vives des lampes à arc. La neige était noircie par la suie et la terre.

Mais elle reconnut le bâtiment.

Elle lut rapidement l’article. « Un homme, Henry Jessop, présumé mort. Incendie criminel suspecté. Les fédéraux enquêtent. »

Elle s’accroupit, posant une main sur le sol. Non ! Il ne pouvait pas être mort.

Elle couvrit sa bouche de sa main. Pourquoi les fédéraux enquêtaient-ils sur sa mort ? L’avaient-ils relié aux meurtres de Washington ? L’avaient-ils relié à elle ? Elle regarda autour d’elle, à la recherche de signes indiquant que c’était un coup monté et que des agents étaient cachés dans les buissons, prêts à bondir. Mais il faisait trop sombre pour distinguer quoi que ce soit.

Elle sentit la rage l’envahir.

Elle devait détruire ce téléphone et découvrir ce que les Fédéraux avaient compris. Le vieil homme ne les aurait jamais livrés. C’était sans doute pour ça qu’il était mort et que la maison était détruite. Il s’était sacrifié plutôt que de trahir la cause. C’était un martyr. Un autre héros qui avait donné sa vie pour la révolution. Elle ne le décevrait pas.

Un faible bruit de pas s’approcha au détour d’un chemin, masqué par le bruit du ruisseau voisin qui se précipitait vers le centre-ville à belle allure. Elle se trouvait dans un coin isolé du sentier, le long d’une gorge étroite, cachée de la route par les ombres lourdes et un épais peuplement d’arbres. Les branches étaient dépourvues de feuilles, mais elle ne voyait personne se cacher. Si les fédéraux étaient là, elle ne tomberait pas sans en entraîner quelques-uns avec elle. Elle baissa sa casquette, puis saisit l’arme qui se trouvait dans un étui dans le bas de son dos. Elle n’avait pas de silencieux cette fois. Ça n’aurait pas tenu.

Elle commença à courir, lentement, comme si elle comptait aller jusqu’au bout – ce qui était le cas.

Le membre du Congrès Adam Trettorri apparut, fidèle à sa routine hivernale de l’aube.

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